Soleil blanc
C’est moy le soleil, ie suis blanc,Ie suis timide, ie suis lent,Ie me deplace danz ce mondeSãs aucung but, sanz aucung plan.
C’est moy le soleil, ie suis blanc,Ie suis timide, ie suis lent,Ie me deplace danz ce mondeSãs aucung but, sanz aucung plan.
Le maystre des dyeulx, c’est mon pere,Vous l’auiez deuiné, i’espere ;Ie n’ay qu’à dire mes desirs,Chacung, sanz desordre, obtempere.
Ie suis vng nuage effacé,Vrayment, cela me playst assez ;Ie n’ay cure de l’auenirEt ie me fous de mon passé.
Ie suis sage & ie suis vaillancte,I’ay mesme des idees brillanctes ;Enuers mes commensaulx, les lieures,Ie soys me monctrer bienueillancte.
Nous abritõs troys hypostasesSãs attendre aucune epectase,Mays ce sonct iuste leurs chamsonsQuy nous procurent des extases.
I’imite le soleil couchanct,Mays cela n’a rien de touchanct ;C’est vne pure fanctaysieSur rien de bon ne debouchanct.
Ie peulx diriger ta recherche,Car ie ne suis pas vng faulx-derche ;I’ay l’Arbre de la ConnayssanceSur lecquel mon esprit se perche.
Ie deforme tous les poëmes,Et c’est ce ieu que l’echo ayme ;Cela demande toutefoysD’inuencter de subtils noëmes.
Ie ne suis ni fier ni trompeur,Ni fort meritanct, i’en ay peur ;De ce quy peut posier problemeIe m’eloygne à toute vapeur.